Usages

Intelligence Artificielle (IA)

Créer une émission autour de l’IA

Produire, créer

Niveau de classe visé

Le projet est mené avec une classe de 4ᵉ, composée de 25 élèves, au sein d’un collège REP+ de la Seyne-sur-Mer. Il est encadré par les professeurs Cédric Gamblin et Caroline Albertini. Le niveau 4ᵉ est particulièrement adapté, car il permet d’articuler des compétences disciplinaires variées – technologie, documentation, éducation aux médias – avec une posture réflexive sur le numérique et l’intelligence artificielle. Certains élèves ayant participé au projet en 5ᵉ ont également joué un rôle d’ambassadeurs, renforçant la continuité pédagogique.

Modalité d’utilisation de l’IA

L’IA est mobilisée à la fois comme objet d’étude et comme outil ponctuel de recherche documentaire.
Les élèves utilisent les IA Perplexity et Raphael AI sans création de compte, afin de respecter la protection des données. Leur usage est encadré : l’IA ne remplace jamais l’analyse humaine mais sert à nourrir la réflexion, enrichir la documentation ou interroger la fiabilité des informations.
Parallèlement, les élèves travaillent aussi sur les enjeux éthiques, les limites techniques, les impacts environnementaux et la construction de prompts.

L’IA intervient donc dans une approche critique, guidée et citoyenne.

Description de la mise en œuvre

Le projet, qui s’étend sur toute l’année scolaire, alterne apports théoriques, ateliers pratiques, séances collaboratives et réalisation finale. Il se structure en plusieurs séquences clés.

Phase 1. Démarrage du projet et écriture du storyboard (octobre – décembre)

Avec les Ateliers de l’Image, les élèves réalisent le storyboard d’un dessin animé portant sur l’IA. Trois séances de deux heures permettent d’aborder les bases de la narration audiovisuelle, d’élaborer des personnages et des situations, puis de structurer le script. Les élèves s’appuient sur leurs usages personnels de l’IA (prompts, risques, pollution numérique) pour nourrir le contenu.

Phase 2. Découverte des métiers de l’audiovisuel et prise en main du plateau télé (janvier – février)

Les élèves passent une demi-journée à explorer les métiers du cinéma et de la télévision, puis une demi-journée à apprendre à utiliser caméras, micros, régie, décors et outils multimédias. Ils répartissent les rôles : cadreurs, techniciens son, présentateurs, journalistes, régisseurs… Cette appropriation technique prépare la réalisation de l’émission.

Phase 3. Séquence sur l’intelligence artificielle (février – mars)

En collaboration avec le professeur de technologie et la professeure documentaliste, une séance de 3h introduit les mécanismes de base : réseaux informatiques, données, algorithmes, enjeux éthiques. Les élèves apprennent à caractériser une source, repérer les biais, questionner la pertinence des résultats fournis par une IA et rédiger un prompt efficace et non biaisé.

Phase 4. Production du dessin animé et micro-trottoir (mars)

Pendant une semaine complète, les élèves tournent leur dessin animé en petits groupes. Ils enregistrent voix, images et effets sonores. Parallèlement, ils mènent un micro-trottoir auprès des adultes de l’établissement sur la pollution numérique, thème directement lié à l’interview d’une chercheuse qui interviendra dans l’émission.

Phase 5. Ateliers scientifiques avec une chercheuse de l’INRIA (mars – avril)

Brigitte Trousse, chercheuse en IA, anime plusieurs ateliers portant sur :

  • le fonctionnement des schémas neuronaux ;
  • les algorithmes de recommandation ;
  • l’usage de Vittascience ;
  • la pollution numérique générée par les IA.

Ces séances confrontent les élèves à une expertise scientifique, renforçant leur compréhension technique et leur esprit critique.

Phase 6. Rédaction des scripts et répétitions (avril)

Les élèves écrivent les sujets, rédigent l’interview, conçoivent le robot qui interviendra à l’écran, et créent les génériques. Ils apprennent à s’exprimer à l’oral, à coordonner leur travail et à produire un contenu journalistique fiable. Les répétitions sont accompagnées par des professionnels de l’audiovisuel, ce qui améliore la posture, l’élocution et la gestion du stress.

Phase 7. Tournage de l’émission télévisée (mai)

L’émission est enregistrée sur le plateau Telomedia, en présence d’invités et de l’équipe technique. Les élèves appliquent toutes les compétences acquises : organisation, coopération, maîtrise des outils, posture journalistique, gestion des imprévus.

Phase 8. Montage final (mai – juin)

Avec les Ateliers de l’Image, les élèves participent au montage : sélection des plans, ajout des génériques, mixage et finalisation. L’émission devient un véritable objet médiatique, diffusé dans le collège.

Impact et/ou plus-value de cet usage

Le projet a eu un impact très fort sur les élèves, tant sur le plan cognitif que citoyen.

  • Développer l’esprit critique : les élèves comprennent concrètement que l’IA n’est ni magique, ni neutre, ni toujours fiable. Ils saisissent ses limites techniques et environnementales.
  • Construire une culture numérique citoyenne : ils acquièrent des repères sur les données personnelles, la pollution numérique, l’éthique de l’IA.
  • S’ approprier un processus de création complexe : écriture, recherche documentaire, tournage, montage, collaboration.
  • Renforcer des compétences orales et de la confiance en soi grâce à la prise de parole en plateau et aux rencontres avec des experts.
  • Coopérer : le format projet oblige à organiser le travail, gérer les rôles et résoudre des problèmes en équipe.
  • Réinvestir les connaissances disciplinaires (technologie, EMI, sciences, documentation).
  • Valoriser les élèves : la production finale, professionnelle et diffusée, donne sens à tout le travail fourni.

Retrouvez l’ensemble de la séquence sur le site des professeurs documentalistes de l’académie de Nice.

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