Alice Bonnet, enseignante d’arts plastiques au lycée Daudet de Nimes, nous propose sa séquence pédagogique autour de l’intelligence artificielle.

Niveau de classe visé

Cette séquence s’adresse à une classe de terminale spécialité arts plastiques (EDS). Elle vise des élèves engagés dans une démarche de création artistique autonome, capables d’articuler pratique plastique, réflexion critique et références culturelles.

Modalité d’utilisation

Les élèves doivent réaliser un projet artistique individuel répondant à la thématique « Imaginations artificielles », en collaboration avec une ou plusieurs intelligences artificielles génératives (telles que celles disponibles sur aixploria.com).

Cette activité s’appuie sur une démarche de projet complète : dialogue homme-machine, expérimentation plastique, réflexion théorique et présentation d’une production finale accompagnée de documents de recherche et d’une édition personnelle.

Description de la mise en œuvre

La mise en œuvre se déroule sur plusieurs semaines et se structure autour de phases successives et complémentaires.

• Phase 1 : Lancement du projet
  L’enseignante présente la thématique et les objectifs du projet : comprendre comment collaborer avec une IA dans un processus créatif. Les élèves choisissent librement les outils numériques à utiliser (générateurs d’images, d’idées, d’histoires, etc.) selon leurs intentions artistiques.

• Phase 2 : Exploration et dialogue avec l’IA
  Chaque élève engage un dialogue créatif avec une IA, qu’il documente sous forme de journal de bord. Ce dialogue comprend la formulation de prompts, la réception de propositions visuelles ou textuelles, et une analyse critique de ces résultats. Les élèves doivent interroger le rôle de l’IA : simple exécutrice, co-créatrice ou source d’inspiration.

• Phase 3 : Production plastique
  À partir de ces échanges, les élèves réalisent une ou plusieurs œuvres physiques (impression, peinture, sculpture, collage, etc.), intégrant ou réinterprétant les propositions de l’IA. La question du geste et de la matière est ici essentielle : comment l’humain redonne corps à ce que la machine suggère ?

• Phase 4 : Constitution du dossier de recherche et de la note d’intention
  Les élèves rassemblent leurs références (artistes, penseurs, philosophes) et leurs essais dans un dossier de recherche complet. Une note d’intention de synthèse, rédigée sur une page, explicite les enjeux du projet et les liens établis avec d’autres artistes (Miguel Chevalier, Gregory Chatonsky, Orlan, etc.).

• Phase 5 : Présentation et édition
  Le travail aboutit à une exposition simulée ou réelle, illustrée par une planche A3 présentant le dispositif scénographique choisi. Enfin, une séance au centre de documentation du musée Carré d’Art permet à chaque élève de concevoir une édition de son projet (livret, zine ou dossier artistique imprimé), synthétisant sa démarche et ses références.

Impact et/ou plus-value de cet usage

• Développer les compétences créatives, réflexives et critiques des élèves
• Stimuler la curiosité, la prise d’initiative et la maîtrise des outils numériques artistiques avec l’usage des IA génératives
• Favoriser une réflexion éthique et esthétique sur la place de l’humain dans la création contemporaine, en plaçant l’élève dans une posture d’auteur en dialogue avec la machine
• Valoriser la pluridisciplinarité, en croisant arts plastiques, philosophie, sciences et technologie
• Inscrire les apprentissages dans une dynamique de projet professionnel et artistique, où l’élève apprend à documenter, présenter et justifier sa démarche
• Renforcer les compétences en communication visuelle et en médiation culturelle, avec la production d’une édition finale
• Donner du sens à l’intégration de l’IA comme outil de création, de réflexion et d’émancipation artistique.

Retrouvez l’ensemble de la séquence sur le portail académique de Montpellier.