iMotion (Fingerlab)

Exemple d’usage en arts plastiques

Produire, créer

Niveau des élèves :
 Cycle 3 (sixième)

Activité :
 arts plastiques

Dans le cadre du plan numérique, chaque élève de sixième du collège Descartes d’Antony (92) a été doté pour l’année scolaire d’une tablette tactile (iPad).
Françoise Grassias, professeure d’arts plastiques au collège présente trois activités sur la thématique image fixe et animée.

Les élèves ont été engagés dans une pratique de l’image à la fois exploratoire et réflexive en travaillant sur l’image fixe et animée (stop motion). Les questionnements et notions travaillés avec les outils numériques disponibles sur la tablette étaient ancrés dans les programmes. L’usage des tablettes était donc au service d’une pratique de l’image à visée artistique. Il s’agissait de travailler la représentation et la narration. Ces activités permettaient aussi d’explorer la prise de vue photographique, à travers notamment la notion de composition et la notion de cadrage.

Travail sur la composition et le cadrage : « Moi, ici et maintenant »

La première demande faite aux élèves a été de réaliser avec la fonction appareil photo de la tablette une photographie répondant à l’incitation « Moi, ici et maintenant »

En donnant cette incitation aux élèves, l’intention de l’enseignante était de mettre les élèves en condition de prendre une photographie qui relève fondamentalement de l’acte photographique. Capturer un instant, lui donner du sens. Ce travail a permis d’introduire la question du droit à l’image.

La plus-value apportée par la tablette par rapport à un compact numérique a reposé sur :

  • la taille de l’écran de la tablette (20cm x 15 cm) qui a permis aux élèves de visualiser leurs productions au fur et à mesure dans de bonnes conditions, de demander des conseils, de se concerter de s’auto-évaluer, et de recommencer autant de fois que nécessaire.
  • la visualisation des réalisations était possible, par le petit groupe, contrairement à l’écran d’un appareil photo compact qui est trop petit.
  • la facilité de récupération des productions élèves sur l’ENT. Aucun câble, aucun driver est nécessaire pour récupérer les photos contrairement à un appareil photo compact.
  • la facilité de visualisation collective des productions élèves à l’aide de l’Apple TV.

Par ailleurs, ce travail a participé à la formation des élèves à l’usage de l’ENT. En effet, la procédure de sauvegarde des productions sur l’ENT depuis une tablette étant la même que celle qui est utilisée depuis un ordinateur, les élèves ont avec la tablette découvert ou approfondi certaines possibilités de l’ENT : dépôt de fichiers dans les groupes de travail, dans les casiers de collecte et également dans l’application FOLIOS.

Travail sur le cadrage : « une forme protège une autre forme »
Les productions des élèves « Moi, ici et maintenant » ont mis en évidence, lors de la verbalisation, l’importance de la notion de cadrage et la nécessité de travailler cette notion.
Ainsi, dans le prolongement d’un travail en volume dont l’incitation était : "une forme protège une autre forme", l’enseignante a demandé aux élèves d’utiliser leur tablette pour prendre une photographie de leur sculpture. Cette photographie devait montrer qu’effectivement dans leur production une forme protégeait bien une autre forme. Il leur a été demandé de soigner la composition de la photographie et tout particulièrement le cadrage. Dans le cas où ils ne pouvaient répondre à la consigne par ce qu’ils s’apercevaient que leur travail en volume ne répondait pas à l’incitation, ils modifiaient leur sculpture afin que la photo puisse être réalisée.

Avantages des iPad

La tablette a ainsi été utilisée comme outil visuel d’auto-évaluation.
Le statut donné à cette prise de vue a donc été double : auto-évaluation et production d’une photographie à part entière.

Travail l’image animée et la scénarisation : « Quand les objets prennent vie... »

Cette incitation permettait un travail sur la narration, la mise en scène d’objets et la relation entre l’objet et l’espace en utilisant la technique du stop-motion avec l’application iMotion.
Elle permettait ainsi de réfléchir sur ce qu’est un objet ainsi que sur les possibilités de la création artistique : donner vie aux objets par la création de fictions.
Il s’agissait d’amener les élèves à comprendre les ficelles de l’animation par la « pratique » en travaillant image par image.
Les élèves ayant travaillé antérieurement la prise de vue et le cadrage et ayant de ce fait déjà des compétences dans ce domaine, ce travail a commencé par la mise au point de mini scénarios.
Une fois leurs mini scénarios conçus et après avoir immobilisé la tablette, les élèves ont travaillé comme précédemment avec la fonction appareil photo, cette fois en bougeant très progressivement les objets, image par image. Ensuite, visualisant leurs films directement dans l’application sur la tablette, ils ont pu régler la vitesse de leurs animations grâce à la fonction time-lapse présente également dans cette application.

Une démarche de projet

Les élèves ont été ainsi amenés à conduire un projet. Ils ont dû élaborer un scénario, identifier ce qu’il leur fallait, déterminer un fond pour leur scène, un cadrage efficace.
Ils se sont déplacés, ont organisé leur espace de travail.
II leur a aussi fallu s’adapter aux contraintes du poids des fichiers qui ne devait pas dépasser 10 Mo, taille limite de tout fichier déposé dans le « casier de collecte », (dossier virtuel créé par l’enseignant) sur l’ENT du collège.

Conclusion
Il apparaît que l’usage de la tablette a favorisé une démarche de projet, l’autonomie des élèves, et a permis une redéfinition des espaces de travail (dans et hors de l’espace classe, avec le couloir notamment).
Les élèves, dans la mesure où ils pouvaient visualiser leur travail et l’évaluer (cadrage, fluidité de l’animation, qualité du mini scénario, sens produit, dimension artistique) se sont fortement impliqués dans ce travail, n’hésitant pas à recommencer autant de fois que nécessaire dans la limite du temps de la séance.
Le temps de verbalisation a été important pour mettre en commun, analyser les productions, en évaluer la dimension artistique, faire émerger du sens, et s’approprier le vocabulaire spécifique notamment : rythme, vitesse, cadrage, champ, hors champ de l’image…

Les références (liste non exhaustive) :

 [1]


[1décomposition du mouvement par Etienne-Jules Marey (1882)
des films comme « Wallace et Gromit » de Nick Park (2006)
l’exposition "Motion Factory" à la Gaîté Lyrique à Paris (2014)
des animations de Michel Gondry (2009)

Ressource(s) associée(s)

Article rédigé par Caroline Pras-Pesce