Plateforme moodle Éléa

Différencier avec des coups de pouce avec Éléa

Individualiser, différencier, évaluer Communs numériques

Dans l’article qui suit nous vous proposons des exemples, qui ont été testés en classe, pour diversifier les stratégies et mesurer pour chacune leur intérêt et leur limite. Ceci afin d’aider au mieux chaque élève. La plupart des propositions ont été mises en place sur la plateforme Éléa.

Derrière la notion de différenciation pédagogique se cache une multiplicité de pratiques et de dispositifs pertinents pour faire face à l’hétérogénéité dans les classes.Retour ligne automatique
Conférence de consensus de mars 2017 sur la différenciation pédagogique

Les recommandations de la conférence de consensus suggèrent de partir d’une consigne large puis d’identifier les obstacles potentiels et de proposer des étayages pour les surmonter.

Un joli défi pédagogique en perspective

Permettre à l’élève de gagner au autonomie, c’est lui donner les moyens de faire seul, tout en l’accompagnant...

Pour la clarté du propos nous appellerons ici :

  • "Coup de pouce" un contenu qui soutien l’élève sur une partie des connaissances ou des compétences à mobiliser.
  • "Aller plus loin", des contenus visant à approfondir les apprentissages pour répondre à tous les besoins.

Ces ressources ou activités peuvent porter sur différents objets : rappel d’éléments à connaître, liste d’étapes pour mettre en œuvre une compétence, exercices supplémentaires, outils d’auto évaluation,...

Existe-t-il des formats plus adaptés que d’autres ?

Ces apports peuvent être proposés "à la demande" des élèves et peuvent prendre plusieurs formes. Il peut s’agir d’une intervention du professeur à l’oral ciblée en fonction des résultats obtenus précédemment par l’élève. Il peut aussi consister à proposer des documents d’appuis supplémentaires.

Dans cette perspective, le numérique offre une souplesse plus grande que le papier. Toutefois, quelques règles d’usages s’imposent pour que le document soit adapté à une lecture sur tablette ou ordinateur : une police large, un contenu textuel limité ou encore des visuels engageants.

Par ailleurs, il faut tenir compte de deux paramètres qui peuvent apparaitre contradictoire :

  • D’une part, la mémorisation passe par différents canaux qu’ils convient de mobiliser le plus possible en variant le type d’aide (texte, vidéo, schéma).
  • D’autre part, les élèves ont besoin de repères, de rituels, pour s’approprier plus facilement un contenu.

Les choix opérés par l’enseignant ont un impact sur la façon dont l’élève peut s’approprier ces apports.

Une piste que nous avons explorée consiste à mettre en place une "codification". La même image est utilisée par exemple pour cacher les "Coups de pouce" et une autre pour les "Aller plus loin".

Image montrant trois modalités de repères : les coups de pouce, les rappels de cours, les ressources pour aller plus loin. Les ressources sont associées sous forme de lien hypertexte, les élèves n'ont qu'à cliquer dessus.
Aider les élèves à identifier les apports complémentaires

Image montrant trois modalités de repères : les coups de pouce, les rappels de cours, les ressources pour aller plus loin. Les ressources sont associées sous forme de lien hypertexte, les élèves n’ont qu’à cliquer dessus.

Quand déposer une ressource pour étayer le travail de l’élève ?

Une fois que les besoins des élèves sont identifiés et les contenus d’aide ou d’approfondissement sont conçus, il reste la question du moment propice pour les mettre à disposition :

  • sur le temps d’une séquence, d’un chapitre, les évaluations formatives sont propices à cette méthode. C’est-à-dire quand l’élève a découvert les connaissances et compétences nécessaires, mais qu’il doit s’entraîner à les remobiliser afin de se les approprier pleinement.
  • sur le temps d’une séance, d’une heure de cours, aucune solution ne semble meilleure que les autres, mais toutes n’ont pas les mêmes effets. Essayons de faire un bref tour d’horizon des possibles.

Quand délivrer le « Coup de pouce » ?

Quand délivrer un coup de pouce ?
Ce tableau présente les différents moments pour présenter un coup de pouce
Moments Exemples Avantages Exemples
Avant Dépôt dans un groupe de travail sur l’ENT... L’élève peut identifier s’il en a besoin. Il peut revoir la méthode ou les connaissances avant de les appliquer. L’élève risque de s’y accrocher, même s’il n’en a pas besoin.
Pendant Dépôt dans un groupe de travail sur l’ENT L’élève peut s’y référer au besoin. Il sait qu’ils sont à portée de main. Il doit identifier de quoi il a besoin avant de les consulter.
Après Feedback dans un test de type « La quizinière ». Groupe de besoin suite à un « Plickers »... Le coup de pouce répond à un besoin immédiat. L’élève y prête une attention plus importante. L’élève peut avoir le sentiment d’avoir été mis en échec.

Où déposer un contenu supplémentaire ?

Selon l’outil numérique utilisé, de nouvelles questions se font jour. Dans un parcours Éléa par exemple, il est possible de proposer un "Coup de pouce" ou un "Aller plus loin" selon différents scénarios. Faut-il donner un accès libre ou limité ? Donner à voir la ressource, la cacher pour en limiter l’accès ou encore la rendre apparente sous condition ? Quels effets ces choix ont-ils sur les élèves ?

Image donnant des visuels d'activité permettant les apports complémentaires sur Éléa comme un document affiché sur une page, un lien derrière une image, une ressource donnée dans un feedback, l'utilisation de l'activité leçon
Où déposer les apports complémentaires ?

Image donnant des visuels d’activité permettant les apports complémentaires sur Éléa comme un document affiché sur une page, un lien derrière une image, une ressource donnée dans un feedback, l’utilisation de l’activité leçon

Comment mesurer l’efficacité de ces apports ?

Proposer aux élèves des contenus pour différencier suppose donc au préalable d’anticiper les difficultés des élèves et de scénariser la séance. À travers les différents points que nous venons d’aborder, il apparait clairement que les choix réalisés en amont, conditionneront les effets en aval.

Différents travaux de recherches préconisent de privilégier des consignes larges afin que chaque élève puisse en tout autonomie mettre en œuvre ses propres stratégies, sans se perdre dans des sous-tâches. À notre sens, c’est aussi plus facile de partir de la consigne large pour identifier les besoins en « étayage » des élèves.
En même temps, les élèves ont besoin d’un guidage, d’une explicitation des attentes et d’un cadre sécurisant. L’échec a un impact immédiat sur le sentiment d’efficacité personnelle. L’apport d’une correction immédiate renforce les progrès.

Il apparait donc important de varier les stratégies au cours de l’année en commençant peut-être par un guidage sécurisant, pour tendre vers un guidage choisi par l’élève. Au fil du temps, il nous est apparu que les élèves ont gagné en capacité d’auto évaluation, devenant ainsi plus autonomes

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Envie de voir des exemples ?

Voici des liens vers quelques parcours ressources de la Éléathèque cités dans cet article :

Pour conclure :

Par l’introduction de ces « étayages », nous pouvons agir à la fois sur les apprentissages eux-mêmes, mais aussi sur la motivation et le sentiment d’efficacité personnelle de l’élève. Il apparait d’ailleurs qu’en suivant ce cheminement, il est plus facile de maintenir des exigences élevées puisque l’objectif à atteindre est le même, seul le chemin qui y conduit change.

Différencier requiert par conséquent un pas de côté pour l’enseignant. Tout y est question d’équilibre entre liberté et guidage, entre aide et approfondissement. Le numérique simplifie la mise en application d’une pédagogie différenciée dans la classe. Mais, il exige des capacités d’anticipation et d’adaptation de la part de l’enseignant.

Si vous avez des astuces à proposer pour différencier, vous pouvez les partager avec le groupe e-éducation de l’académie de Versailles sur l’espace collaboratif des utilisateurs de la plateforme Éléa.

Références

Ressources issues de la recherche :

Capture d'écran

Ressource(s) associée(s)

Autres Usages

Article rédigé par Cécile De-Oliveira